Déjà qu'elles arrivaient bien tard,
Bien tard ces années de bonheur,
Bien tard ces coups de poing dans le placard
L'arbre avec la flèche dans le cœur
Je vois bien que tu t'éloignes
Et que t'oses même pas dire
Allez, tu pars, je te vois venir
Voilà déjà la chute
J'ai besoin d'un remontant
Pourtant je suis pas bon dans les côtes
Ce sera mon dernier argument
Mais l'appareil est en place
Le petit oiseau va sortir
Allez, tu pars, je te vois venir
Ça fait même pas champ de bataille
Chacun derrière son éventail
Ça fait même pas comme la fin d'une histoire
Et pourtant je te vois venir, tu pars
Je me vois bien près de la gare
Agiter mon chapeau de paille
Puisque tout est en train de faire
De faire que nos chemins déraillent
Quand je retrouverai ma voix
Dans cet entrelacs de ferraille
Je dirai j'en reviens pas
Que tu t'en ailles !
Ça fait même pas champ de bataille
Chacun derrière son éventail
Ça fait même pas comme la fin d'une histoire
Et pourtant je te vois venir, tu pars
Dans ces cas-là, tu sais
Les amis n'en font pas des tonnes
T'es au moins sûr d'un truc
C'est que tu peux compter sur personne,
Juste une main tendue
Qui désigne un point dans le noir
Non, c'est la lune qui éclaire
L'escalier du plongeoir
Je vais rentrer, c'est plus sage
Je vais faire celui qui a rien vu
Baisser le rideau, ranger l'étalage
Et tout ce qui de nous donnait sur la rue
Laisse-moi juste une dernière image
Pour ma petite boutique de souvenirs
Allez, tu pars, je te vois venir !