Le gorille


Paroles
  • Auteur :
    Georges Brassens
  • Compositeur :
    Georges Brassens
  • Editée par :
      Intersongs Paris
  • Version originale :
    1952
  • Cette célèbre chanson de Brassens date de 1952 et n'a pas une ride. C'est une merveille d'écriture. Cabrel la chante depuis longtemps. Ce n'est qu'en 2007 qu'il se décide à enregistrer sa propre version au refrain modifié (pour la musique, pas les paroles)

  • Où trouver ce titre ?
    Gallery- Album "L'essentiel", 2007
    compilation "l'essentiel", 2007
    cd single "le gorille", 2007


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    C'est à travers de larges grilles,
    Que les femelles du canton,
    Contemplaient un puissant gorille,
    Sans souci du qu'en-dira-t-on.
    Avec impudeur, ces commères
    Lorgnaient même un endroit précis
    Que, rigoureusement ma mère
    M'a défendu de nommer ici...
    Gare au gorille !...

    Tout à coup la prison bien close
    Où vivait le bel animal
    S'ouvre, on n'sait pourquoi. Je suppose
    Qu'on avait du la fermer mal.
    Le singe, en sortant de sa cage
    Dit "C'est aujourd'hui que j'le perds !"
    Il parlait de son pucelage,
    Vous aviez deviné, j'espère !
    Gare au gorille !...

    L'patron de la ménagerie
    Criait, éperdu : "Nom de nom !
    C'est assommant car le gorille
    N'a jamais connu de guenon !"
    Dès que la féminine engeance
    Sut que le singe était puceau,
    Au lieu de profiter de la chance,
    Elle fit feu des deux fuseaux !
    Gare au gorille !...

    Celles là même qui, naguère,
    Le couvaient d'un œil décidé,
    Fuirent, prouvant qu'elles n'avaient guère
    De la suite dans les idées ;
    D'autant plus vaine était leur crainte,
    Que le gorille est un luron
    Supérieur à l'homme dans l'étreinte,
    Bien des femmes vous le diront !
    Gare au gorille !...

    Tout le monde se précipite
    Hors d'atteinte du singe en rut,
    Sauf une vielle décrépite
    Et un jeune juge en bois brut;
    Voyant que toutes se dérobent,
    Le quadrumane accéléra
    Son dandinement vers les robes
    De la vieille et du magistrat !
    Gare au gorille !...

    "Bah ! soupirait la centenaire,
    Qu'on puisse encore me désirer,
    Ce serait extraordinaire,
    Et, pour tout dire, inespéré !" ;
    Le juge pensait, impassible,
    "Qu'on me prenne pour une guenon,
    C'est complètement impossible..."
    La suite lui prouva que non !
    Gare au gorille !...

    Supposez que l'un de vous puisse être,
    Comme le singe, obligé de
    Violer un juge ou une ancêtre,
    Lequel choisirait-il des deux ?
    Qu'une alternative pareille,
    Un de ces quatres jours, m'échoie,
    C'est, j'en suis convaincu, la vieille
    Qui sera l'objet de mon choix !
    Gare au gorille !...

    Mais, par malheur, si le gorille
    Aux jeux de l'amour vaut son prix,
    On sait qu'en revanche il ne brille
    Ni par le goût, ni par l'esprit.
    Lors, au lieu d'opter pour la vieille,
    Comme l'aurait fait n'importe qui,
    Il saisit le juge à l'oreille
    Et l'entraîna dans un maquis !
    Gare au gorille !...

    La suite serait délectable,
    Malheureusement, je ne peux
    Pas la dire, et c'est regrettable,
    Ça nous aurait fait rire un peu ;
    Car le juge, au moment suprême,
    Criait : "Maman !", pleurait beaucoup,
    Comme l'homme auquel, le jour même,
    Il avait fait trancher le cou.
    Gare au gorille !...

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